• Le Renard et la Chouette

    Depuis des semaines, le Renard et la Chouette
    Se disputent un territoire.
    Ou plutôt, le Renard
    Refuse de le partager.
    Il décide alors, pour faire partir la Chouette,
    De dresser les animaux de la forêt contre elle.
    Ceux-ci viennent donc
    Exiger son bannissement.
    La Chouette, digne,
    Dit simplement :
    « -Voulez-vous vraiment laisser
    Le Renard décider pour vous ?
    -Ils sont libres de leurs choix…
    Répond-il.
    -Vous vous leurrez. Vous ne resterez pas impuni. »
    L’avertit la Chouette.
    Et sans plus de cérémonie,
    Elle prend son envol.
    Quelques jours plus tard,
    Le Renard est capturé,
    Et enfermé dans un zoo.
    Comme quoi,
    Qui sème le vent récolte la tempête.


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  • Pourquoi les licornes ont-elles  une corne ?

    Il y a bien longtemps, quand les Hommes étaient encore en harmonie avec le peuple féérique, vivait un cheval du nom de Saphir. Il ne ressemblait pas à ceux de son espèce, car son pelage était d’un blanc immaculé, et ses yeux d’un bleu profond. Les autres chevaux, quant à eux, faisaient piètre figure avec leurs couleurs ternes. Saphir avait toujours voulu faire partie des êtres magiques, mais son rêve paraissait impossible. Pourtant, il y accordait beaucoup d’importance.

    C’est pour cela qu’un jour, il décida d’aller voir les fées de la forêt voisine, afin de rejoindre leur communauté. Quand Saphir exposa son projet aux autres chevaux, tous se moquèrent de lui, sauf un, ou plutôt une. Une jeune jument s’approcha du rêveur : « Tu y tiens vraiment, à ton idée ? » semblait demander son regard. L’étalon blanc acquiesça vigoureusement.

    Le lendemain matin, les deux chevaux  partirent pour « Les bois clairs-obscurs », à quelques kilomètres de la prairie où ils se trouvaient. En chemin, ils apprirent à se connaître. La jument à la robe noire qui l’accompagnait contre l’avis de tous s’appelait Violette. Elle aussi avait longtemps voulu être à part des autres. Les deux compagnons arrivèrent à la lisière de la forêt, et s’y engagèrent, à la recherche du peuple féérique. Soudain, un vieux hibou se posa devant eux, les obligeant à s’arrêter. « -Que faites-vous ici ? demanda-t-il d’un air suspicieux. Saphir répondit en bégayant : -Nous… nous cherchons les fées. Nous voudrions leur demander de nous transmettre des pouvoirs magiques. » Le hibou ricana. Il leur expliqua que, pour rencontrer ces êtres surnaturels, il fallait passer deux épreuves. En premier, trouver la couronne de l’elfe Lydia, et après, se rendre jusqu’au Grand Esprit, qui réside dans un hêtre centenaire. Ensuite l’oiseau s’envola, tout en pensant que « ces amateurs » ne trouveraient jamais le diadème, perdus depuis des dizaines d’années. La jument se tourna vers Saphir, déconcertée. Comment retrouver un bijou dans une forêt ? Ou même savoir s’il s’y trouvait encore ? Celui-ci proposa de chercher un autre animal à qui s’adresser.

    Ils cheminèrent encore longtemps avant d’apercevoir un lutin endormi, à demi caché par un arbre. Violette s’approcha du petit homme, qui se réveilla en grognant. Ils conversèrent pendant plusieurs minutes. Le cheval blanc, resté en retrait, n’entendait que quelques bribes, comme « elfe, quête, ogres »… La jument retourna auprès de lui, pour l’informer de la supposée cachette du bijou. Il devait se trouver dans la grotte des ogres. Grâce aux indications du lutin, ils progressèrent assez rapidement. Une fois arrivé, Saphir conseilla à son amie de rester à l’extérieur, au cas où il y aurait un problème. À cette heure-là, les horribles créatures dormaient, il pouvait donc pénétrer dans leur antre sans trop de difficultés. Il essaya de ne pas faire claquer ses sabots, pour ne pas les réveiller. Ils étaient deux, allongés à même le sol, lui laissant très peu d’espace pour passer. Il tournait en rond un bon moment, cherchant une autre voie, quand l’un des géants décala son bras, dégageant un passage. Le cheval s’enfonça dans la grotte, où s’amassait une incroyable quantité de joyaux, pièces d’or et autres trésors. Il repéra néanmoins la couronne, posée au sommet de la pile. Il la prit entre ses dents et fit demi-tour.

    Alors qu’il s’apprêtait à sortir, toujours silencieusement, un ogre ouvrit un œil et aperçut Saphir, qui reculait en tremblant. La créature se releva et poussa un terrible grognement qui réveilla son complice. Tous deux s’avançaient, menaçants, quand d’étranges bruits retentirent. Les géants se couvrirent les oreilles en gémissant, et s’enfuirent en faisant trembler le sol.

    L’étalon rejoignit Violette, qui était entourée de plusieurs fées. L’une d’elle s’approcha et dit : « -Ton amie vient de te sauver la vie. -Je n’ai fait que claquer la langue, comme dans l’histoire que ma mère me racontait le soir. », se justifia la jument. Les chevaux se mirent à raconter l’aventure qui les avait conduits jusque-là. Une des enchanteresses s’étonna : s’ils les avaient tout de suite contactées, elles auraient jugé de la pureté de leur cœur, afin de décider ou non de leur accorder des pouvoirs. Tous déduisirent que le hibou les avait dupés. À ce moment-là, une elfe élégamment vêtue s’approcha, et récupéra la couronne. Saphir comprit que c’était elle Lydia, la reine des elfes. Songeuse, elle les observa pendant de longues minutes. Et elle remarqua le losange sur le front de Violette, ce qui lui donna une idée. Elle en fit part aux fées, qui approuvèrent. Lydia s’adressa alors aux chevaux : « -Promettez-vous de toujours rester fidèles au peuple de la forêt, et de faire le bien avec vos pouvoirs ? Ils hochèrent la tête et les fées prononcèrent une sorte d’incantation. Les chevaux sentirent un fourmillement sur leur front, puis la sensation se dissipa. Et la reine leur annonça que leur nouvelle corne leur permettait de guérir n’importe qui.

    Depuis ce jour, Saphir et Violette vivent avec le peuple féérique, qui les ont baptisés les licornes. Voilà pourquoi les licornes ont une corne, parce qu’un cheval courageux a trouvé le courage de réaliser son rêve.


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  • LA  SORCIERE AMNESIQUE

    Il était une fois une sorcière, une méchante sorcière. Le seul problème, c’est qu’elle ne savait pas pourquoi elle était méchante. Elle terrifiait les bourgades alentours, et quand rencontrait un villageois, il s’enfuyait en courant. On aurait dit que quelque chose, ou quelqu’un incitait sa part d’ombre à surgir. Mais le pire dans tout ça, c’est qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher. Comme si Coralie, c’était comme ça qu’elle s’appelait, n’était pas libre de ses mouvements.

    Un jour, la sorcière aux cheveux flamboyants en eu vraiment marre d’être méchante. Alors, elle partit pour la forêt des Maléfices. On racontait qu’un mage très puissant y vivait, et qu’il ne craignait rien ni personne. Il maîtrisait toutes les magies et aidait volontiers les gens qui le sollicitaient. C’était exactement la personne qu’elle devait voir.

    Déterminée, elle atteignit en une journée la maison du magicien, qu’elle trouva grâce à un sort de localisation. Le vieil homme, plongé dans la lecture d’un antique grimoire, se redressa brusquement à son arrivée.
    - Que me vaut l’honneur de ta visite, Coralie ? demanda le mage.
    Déconcertée, elle resta quelques instants interdite, mais se reprit :
    - Je viens vous demander votre aide. Mais comment connaissez-vous mon nom ?
    -Tu ne t’en souviens plus ? Cela fait quelques années maintenant que nous sommes amis.
    -Oh. Eh bien, c’est justement à ce sujet que je suis venue. Je ne me souviens plus de… de la personne que j’étais avant. Mes derniers souvenirs remontent à environ six mois.
    Le mage l’observa attentivement pendant ce qui sembla être des heures. Enfin, il reprit la parole :
    - Je crois que tu es victime d’un maléfice. Il te prive de tes souvenirs et t’empêche d’agir librement. Étant donné les effets prolongés du sortilège, je dirai qu’il te reste jusqu’à la prochaine pleine lune pour l’annuler. Ce délai passé, il deviendra irréversible.
    Coralie fit un rapide calcul et s’aperçut avec horreur qu’il ne lui restait plus que deux jours ! Le vieil homme lui proposa alors d’essayer de raviver sa mémoire. Il lui raconta comment elle vivait en harmonie avec les différents êtres magiques, comment elle les avait défendus contre leurs ennemis, et la bonne réputation qu’elle s’était faite auprès des habitants de la région. Malheureusement, la sorcière ne se rappelait de rien, et décida de rentrer chez elle. En toute logique, la seule façon pour qu’elle retrouve ses souvenirs était de tomber sur un objet ayant appartenu à son passé. Elle se mit à fouiller toute la maison, pièce par pièce. Arrivée au grenier, elle trébucha sur une caisse, qui contenait tout un tas de bijoux. Intriguée, elle les étala devant elle. Certains étaient fait de fleurs, de lierre, tandis que d’autres étaient en perles. Des images, des sons, étaient associés à ces bracelets, et ses souvenirs affluèrent soudainement. Elle sentit comme un déclic, signe qu’elle n’était plus sous l’emprise du sortilège. Une sorcière nommée Éléna l’avait envoutée. Elle craignait que Coralie ne soit plus puissante qu’elle, et ne supportait pas qu’elle soit au service du bien.

     

    La jeune femme fit un tour dans le village le plus proche et, à grand renfort de formules magiques, les fleurs refleurissaient, les maisons se coloraient, la fontaine se remit en marche. Les villageois n’avaient plus peur, ils savaient que la vraie Coralie était de retour.
    Elle se sentait libre, pour la première fois depuis des mois. A ce moment-là, Élena apparut :
    -Tu te crois plus forte que moi? Tu as peut-être brisé mon sort, mais ça n’a plus d’importance ! Et elle lança le sortilège le plus puissant que la magie noire aie connu. Mais notre amie avait plus d’un tour dans son sac ! Car elle retint le sort assez longtemps pour y insuffler de la magie blanche. Son adversaire ne pouvait plus rien faire, elle avait épuisé toute son énergie. Alors elle fût transformée... en chenille. Car Coralie avait bon cœur et, en transformant la sorcière en chenille, elle lui ôtait sa magie et la laissait vivre en paix. Elle fût acclamée par le peuple. Puis elle rendit service aux habitants de tout  le continent ! Le grand sorcier (dont on ne connaissait pas le nom) continua lui aussi d’aider les autres et la petite chenille Éléna se transforma en un magnifique papillon. Celle-ci devint le familier de Coralie.


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